Dans la posture (Asana), nous ne cessons d’approfondir la conscience de l’unité du corps. Nous découvrons des niveaux de plus en plus subtils.
Pour ce faire, les postures les plus simples sont les meilleures. Elles ne sont souvent simples qu’en apparence. L’action se fait de la périphérie vers le centre. La périphérie, c’est les membres, le bassin et la tête. Le centre est la colonne vertébrale.
Nous agissons sur la colonne pour libérer notre énergie de vie et de ce fait créer les conditions favorables au fonctionnement de notre système nerveux central (moelle épinière, tronc cérébral, cerveau) qui coordonne, régule, unifie nos principales fonctions.
La pratique consiste à enlever les obstacles au bon fonctionnement.
Il est nécessaire de pratiquer les postures dans un esprit de lâcher prise. En psychologie, le terme de lâcher prise évoque la notion de laisser aller, d’abandon. Lâcher prise peut aussi signifier : ne pas s’entêter quand on est confronté à un obstacle temporaire, mais aussi vouloir dire « accepter ce que l’on ne peut immédiatement changer, tout en cherchant les moyens adéquats à notre portée pour progresser vers le but souhaité ».
Cette acceptation est l’opposé de faiblesse, de laisser aller puisqu’elle implique une grande lucidité et un réalisme évidents, car elle nous pousse à l’action pour résoudre le problème rencontré.
Il faut pratiquer au rythme du corps. Pas au rythme du mental. Le rythme du corps est infiniment lent par rapport au rythme du mental.
Pour trouver ce rythme, suivez une respiration naturelle consciente.
Dans chaque posture se trouvent des moyens régulateurs. Ces moyens se trouvent dans la périphérie, dans l’usage des jambes, des bras, du mouvement du bassin, de la tête.
Se sentir bien dans la posture, avoir envie d’y rester.
C’est la qualité de l’Immobilité et sa durée qui donne les effets des asanas.
Les postures nous permettent d’améliorer notre état physique, de nous ressourcer en énergie et d’approfondir la connaissance de soi.
Elles favorisent l’assise… qui nous amène au centre de notre être pour y percevoir notre conscience profonde et ainsi aller vers cet état d’unité que nous recherchons tous.
Dans la posture, le silence… un univers qui nous ouvre à la présence.
Je voudrai pour terminer citer Vimala Thakar, une proche de Krishnamurti qui s’était engagé dans le mouvement de redistribution des terres de Vinoba Bhave et qui a animé de nombreuses conférences et méditations à travers le monde :
« Mes amis, être en silence, c’est être dans la totalité de votre être. De ce qui était partiel et fragmentaire, vous êtes allé dans le tout, la totalité. Et c’est cette totalité qui guérit »